jeudi 15 septembre 2011

A bord du Canadien, on prend son temps

Dans le train, le temps n'est plus le même.

On est obligé de prendre son temps.
On prend le temps... De regarder par la fenêtre. D'admirer les paysages. De voir le temps changer. De ne pas voir le temps passer...

On attend aussi.
On attend - longtemps - que le train veuille bien redémarrer après un arrêt en gare.
On attend qu'un train de marchandises (encore un) long de 2 kilomètres veuille bien passer son chemin.

Et évidemment quatre jours de train, ça laisse le temps de penser. Penser à pourquoi je suis parti, ce que je fais ici, aux amis et à la famille laissés en France, aux 3 mois et demi de voyage que je viens de vivre, à ce qui m'attend maintenant...

Embarquez quelques minutes au rythme du Canadien et prenez votre temps...
(S'il vous plait, cliquez sur le bouton "HD" et visionnez en HD sur Vimeo, ça sera beaucoup mieux!)




Baladez-vous dans le train et écoutez les ambiances...

mardi 13 septembre 2011

Le "Canadien" : de Toronto à Vancouver en train



> Regardez les photos en plein écran!

Jeudi soir. La gare de Toronto est assez glauque. Ou c'est peut-être le fait d'être un peu triste de quitter cette ville qui me fait dire ça. Je me prépare à prendre le "Canadien", le fameux train qui traverse le pays d'est en ouest en quatre jours. Départ : Toronto, arrivée : Vancouver. Enfin pas tout à fait car je compte m'arrêter en chemin, à Edmonton. Je veux visiter l'Alberta pendant une semaine avant de reprendre le train à Jasper.

Le Canadien, c'est la ligne rouge ci-dessous.



J'enregistre mes bagages, tout comme on le fait dans un aéroport. J'emprunte un escalator pour accéder au quai d'embarquement. Le train est imposant et si long qu'on ne peut en apercevoir la fin! Bon, en même temps il fait noir… Je montre mon billet à un agent. "Tout droit, jusqu'à l'avant du train!" m'indique-t-il. Le quai est presque vide et très sombre. Le train va bientôt partir, je le sens. Le vrombissement des moteurs ajoute à la pression du temps. Je ne perds pas une seconde et marche à bonne allure jusqu'à ce qu'un second agent m'arrête dans ma lancée. On m'invite très gentiment à monter et on m'installe dans un fauteuil. Une voix annonce d'un air théâtral et complètement surjoué "Bon voyage à bord du Canadien!!!".

Bienvenue à bord du Canadien! by arnaudbaudry

Au fait, j'ai un fauteuil? Tiens, c'est bizarre, je pensais avoir réservé un lit. J'attends un peu pour voir ce qu'il se passe. On va peut-être on me faire signe.
Une employée de VIA Rail explique à des passagers assis près de l'évacuation de secours comment briser la vitre en cas d'urgence. Je suis ravi de profiter de ses explications rassurantes… Quelques passagers mangent un sandwich et sortent leur duvet. Ça devient inquiétant, vais-je vraiment devoir passer 3 jours sur un siège?
Je décide tout de même de me renseigner. Une employée constate l'erreur faite sur la place qui m'a été attribuée et m'invite à la suivre à l'autre bout du train! Un long parcours m'attend : ce sont vingt voitures de trente mètres de long à traverser dans un couloir suffisamment large pour ne pas permettre à deux nord américains de se croiser facilement.

J'arrive enfin à mon lit. Ouf! Je suis situé à seulement une voiture du "dôme", wagon panoramique où "on sert du Champagne actuellement" me dit-on. Le temps de poser mes affaires et le Champagne n'était plus. Mais il avait laissé des traces. Je rencontre quatre anglophones, deux couples d'une cinquantaine d'années, visiblement un peu éméchées. Les deux femmes aux joues rouges ne peuvent s'arrêter de rire. Elles me font penser à ma mère quand elle boit une gorgée d'apéritif. Peut-être est-ce une allergie à l'alcool? L'un des deux hommes s'excuse :
" - Désolé, nous sommes très bruyants. Vous êtes venu ici pour prendre un café tranquillement…
- Pas de problème, réponds-je, c'est un espace public. En fait, je me suis perdu dans le train et j'ai manqué le Champagne que vous venez probablement de boire.
- Oh, vous avez perdu votre Champagne? Je l'ai trouvé, je suis en train de le boire!"
Tout le monde : "Hahahahahahahahaha!!!!".
Le voyage s'annonce épique.

Ils finissent par aller se coucher. Je bois mon café et savoure un muffin au chocolat tout en faisant quelques photos. Vers minuit et demi je décide d'aller me coucher, le petit déjeuner est servi tôt le matin, je dois m'adapter au rythme.

Vendredi. Au matin, on me sert de délicieux pancakes aux bleuets, accompagnés d'un café évidemment à volonté, comme dans tout bon restaurant canadien. Une fille d'Edmonton partage ma table. Nous discutons un peu et je me rends compte qu'elle connait la soeur de mon hôte à Halifax! Incroyable, encore une fois je me fais la réflexion "Que le monde est petit"!!
Après avoir bien mangé, je fais un tour dans le wagon panoramique. Plusieurs personnes me voient prendre des photos et me demandent s'il pourraient en avoir une copie. Bien sûr que oui! Je leur donne l'adresse de mon blog :-)
[Note to the passengers I traveled with : you're welcome to let a comment if you see that post!]

Les canadiens sont très sociables, particulièrement dans l'atmosphère intime d'un train. Côtoyer les mêmes personnes pendant un voyage de plusieurs jours, ça rapproche. Je discute ici et là avec les passagers, je partage mes aventures. La population est principalement âgée, disons que la majorité a la soixantaine bien tassée. Il faut du temps et de l'argent pour effectuer ce type de voyage, ce dont les plus jeunes ne disposent pas forcément… J'ai l'impression de ne rien avoir à faire là. Je me sens à la fois privilégié et imposteur.

La journée se passe. Le soleil fait suite à la pluie. Les arbres et les cailloux quant à eux ne changent pas. Les paysages sont vraiment magnifiques et la lumière idéale. L'Ontario est la province la plus large à traverser. Je ne franchirai la frontière du Manitoba que le samedi vers 4:50 du matin.

Samedi. Vers 7:00, nous faisons une halte de quatre heures à Winnipeg. J'en profite pour trouver une connexion Internet (il était censé y en avoir dans le train mais ce n'est pas le cas) et envoyer quelques demandes de couchsurfing pour la semaine qui vient (je m'y prends un peu au dernier moment…).

Le trajet continue. Le Manitoba, le Saskatchewan et l'Alberta sont communément appelées les "Prairies". On comprend pourquoi quand on traverse des centaines de kilomètres de plaines dont les cultures et les étendues d'eau transforment le paysage en un tableau de jaune paille, vert chlorophylle et bleu ciel.
Ce sont aussi les trois provinces les plus conservatrices, réserves de cow-boys, farmers et puits pétroliers.

Le samedi soir, je prends mon dernier dîner en compagnie des trois personnes que j'ai maintenant l'habitude de rejoindre en voiture restaurant. C'est drôle de se retrouver comme ça midi et soir. Il y a Sophie d'Angleterre, Elisabeth de Toronto et Zoé d'Edmonton. Les discussions sont sympathiques. Nous sommes généralement les derniers à quitter le restaurant!
Les repas servis sont de bonne qualité. Ce n'est pas extraordinaire mais c'est correctement cuisiné, ce qui est la moindre des choses pour un voyage qui se veut première classe.

J'arrive le lendemain matin à Edmonton vers 6:30. Et je n'ai toujours pas de place où dormir…

* * *

Dimanche. Je reprends le train une semaine plus tard, depuis Jasper. C'est la dernière étape de mon voyage qui me conduira à ma destination finale : Vancouver.
Cette fois-ci je suis arrivé à temps pour le Champagne. J'ai trouvé ma cabine facilement, tel un habitué du "Canadien".

Le chemin de fer sillonne les Rocheuses. La voiture dôme est tout indiquée pour profiter de ces vues magnifiques sur les pics, les cascades et les forêts. La vitesse de croisière n'a pas beaucoup augmenté depuis la semaine dernière. Les arrêts sont nombreux pour laisser passer les trains de marchandises. Une seule voie a été construite sur la majorité du parcours. Des segments ont été arrangés pour permettre aux trains de se croiser. Mais quand l'un arrive en avance, il doit attendre l'autre…

Lundi. 9h42, j'arrive en gare "Pacific Central". Le nom me sonne comme le bout du monde. J'ai bien atteint la côte Ouest. Vancouver a les pieds dans le Pacifique et la tête dans les montagnes. Elle me tend les bras. Reste à moi de l'embrasser…

dimanche 11 septembre 2011

Entre plaines et montagnes, une semaine en Alberta

L'Alberta, un grand écart entre les Plaines de l'Est et les imposantes Rocheuses de l'Ouest. Je me suis donné une semaine pour découvrir certains points d'intérêt qui me tenaient à coeur : les hoodoos et les dinosaures à proximité de Drumheller et ses Badlands, la beauté des lacs de montagne non loin de Banff, et, sur la route pour Jasper, les glaciers de Columbia Icefields (avant qu'ils ne disparaissent...).


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Direction Drumheller, le pays des dinosaures
Au matin, Elliott (mon hôte à Edmonton) m'accompagne retirer ma voiture de location. Je prends la route vers le sud. Entre Edmonton et Drumheller, les plaines sont reines. On arrive en fin d'été mais la lumière reste intense et la chaleur écrasante. Je roule plusieurs centaines de kilomètres, traversant des champs à perte de vue sur des chemins plus ou moins asphaltés, rencontrant ça et là des ranchs, des lacs, du bétail, des pompes à pétrole (beaucoup)... L'Alberta constitue la deuxième réserve de pétrole mondiale après l'Arabie Saoudite. Autant dire que ce n'est pas vraiment la Province la plus écolo. L'économie de l'or noir est essentielle au développement de la Province, et du pays.

Au détour d'un virage, les plaines se transforment en un instant en un profond ravin. L'effet est saisissant. Cette cicatrice béante transperce l'Alberta de nord en sud. Nous sommes dans les Badlands. Le paysage semble lunaire, les roches agonisent à l'air libre, le climat est rude (-35° en hiver, +35° en été). Drumheller se vente être la "capitale mondiale des dinosaures". L'érosion provoquée à l'époque glaciaire a en effet creusé la roche pour laisser apparaitre des milliers de fossiles dont de nombreux restent encore à découvrir et à étudier. En suivant la route au nom marketé de "Dinosaur Trail", on arrive, au milieu d'un décor désertique, au Royal Tyrrell Museum of Paleontology qui affiche la plus grande collection de squelettes de dinosaures au monde. Entre fossiles et reconstitutions, la richesse du Musée vaut le détour.

Plus au sud, on peut admirer des "hoodoos", ces piliers de roche tendre façonnés par les éléments naturels, coiffés d'une couche de roche dure qui les protège d'une érosion trop rapide. Je suis presque seul sur le site. La nuit tombe. Je profite du spectacle et contemple la beauté de la nature.

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Des prairies aux montagnes
Je reprends la route en direction de Calgary, où je ne passe finalement que très peu de temps car la ville ne me semble pas d'un grand intérêt. Le soleil couchant découpe dans le ciel le relief de la chaîne montagneuse. J'ai hâte d'entrer dans les Rocheuses ! Je continue donc mon chemin jusqu'à Jasper où je trouve un petit coin tranquille pour dormir.

Au matin, je me promène sur le sentier Fenland. Je ne croise que quelques écureuils et quelques coureurs. C'est bon d'être seul, de prendre son temps, de respirer et écouter la nature. Je vide mon esprit des pensées anxiogènes, je me sens bien. Je suis content d'être ici, loin de tout, proche de moi-même.

À Banff, j'ai fait la rencontre de Sebastian, un chilien également inscrit sur couchsurfing.org. Il me fait découvrir les lacs environs, le fameux Lake Louise et son étonnant bleu turquoise, et le moins connu lac Minnewanka, à quelques minutes de route de Banff. Je pratique un peu mon espagnol que j'ai perdu depuis mon départ de Paris.

J'aime la tombée de la nuit. Le ciel s'habille de toutes les couleurs. J'observe les variations subtiles de couleur. Je suis subjugué par la beauté de la montagne.

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Sur la route des glaciers
Au petit matin, la lumière est douce, le calme règne tout autour de moi. La brume est toujours là par endroits. Je prends quelques photos en guise de petit déjeuner et continue mon chemin sur la "Promenade des glaciers". Les occasions sont nombreuses de s'arrêter et d'admirer la beauté des montagnes.

Après plusieurs heures, j'arrive au pied du glacier Columbia. En fait, la partie visible depuis la route s'appelle Athabasca Glacier, une langue de glace de six kilomètres de long et un de large. Un guide fait embarquer un groupe de touristes dans une énorme autoneige aux roues presque aussi hautes que moi. La montée s'effectue lentement, mais sûrement. Le guide prodigue des informations sur la formation et l'utilité des glaciers, et commente les formes géologiques qui nous entourent. C'est assez excitant de se dire que l'on va marcher sur l'un des plus gros glaciers en dehors du cercle Arctique ! Pour éviter tout risque de tomber dans une crevasse, le chemin est rebalisé chaque jour en fonction des mouvements de glace. Je pose un pied sur le glacier. J'ai l'impression d'accéder à un autre monde. L'air froid me mord le visage, quand le soleil me brûle la peau. Je marche un peu dans la zone autorisée et prends quelques photos. À mon retour, je poursuis ma découverte du glacier le long d'un sentier me conduisant le long des moraines (ces montagnes de pierres poussées par l'avancée du glacier) et à l'extrémité de la langue de glace. L'effet du réchauffement climatique est bien visible, chaque année le glacier se rétracte et son activité diminue...

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Jasper, dernière rando avant Vancouver
Je continue ma route vers Jasper. Après quelques nuits (froides) dans la voiture, je décide de trouver une auberge. La seule ayant encore des places n'a pas l'eau courante. Dommage, moi qui comptais me réchauffer avec une bonne douche. Mais bon, un vrai lit et un toit, c'est mieux que rien. J'y rencontre deux français, Léa et Julien, avec qui je vais faire une balade le long du Canyon Maligne. J'emprunte ensuite le tramway aérien pour escalader le mont Whistlers surplombant la ville de Jasper. Je m'offre une petite randonnée en altitude sur des roches dépourvues de végétation. Encore une fois, j'apprécie ce temps passé avec moi-même en connexion avec la nature. Je redescendant tranquillement, l'esprit reposé.

Je reprends le train depuis Jasper à 14h30, pour la dernière section de mon voyage.
Arrivée prévue à Vancouver : 9h42 le lendemain matin.

lundi 5 septembre 2011

Un jour à Edmonton



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Quelques heures avant d'arriver en gare d'Edmonton, je ne savais toujours pas où dormir le soir même. Le destin a placé sur ma route Zoé. Elle revient d'Angleterre où elle a effectué ses études en ethnologie, et a pris comme moi le train depuis Toronto, après une traversée de l'Atlantique en ferry (ça c'est quelque chose que j'aimerais faire!). Originaire d'Edmonton, elle a évidemment des connections et des amis là-bas. C'est le coeur sur la main qu'elle me propose d'en contacter quelques uns, m'assurant que l'un d'entre eux acceptera certainement de m'héberger pour une nuit!

Nous arrivons en gare d'Edmonton très tôt le dimanche matin. Le soleil venait tout juste de se lever. Sa chaleur et sa couleur orangée sont bien réconfortantes avec cette très courte nuit. Zoé vient de recevoir la confirmation de son ami. Sa mère me conduit très gentiment jusqu'à chez lui.

A peine réveillé, il m'accueille les bras ouverts. Mais il doit partir travailler dans la boulangerie dont il est co-propriétaire. Son amie Maggie m'invite à l'accompagner chez elle pour petit-déjeuner avec sa colocataire. J'accepte volontiers. Nous passons la matinée à discuter sur la terrasse ensoleillée. Jille (la coloc) me parle avec passion des deux années qu'elle a passées à Vancouver. J'ai hâte!

Je passe le reste de la journée à me balader dans la ville. Une journée m'a suffit. Edmonton n'a pas un intérêt immense, mis à part son Art Gallery. Et son fameux West Edmonton Hall, le plus grand centre commercial d'Amérique du Nord (dont je n'ai - malheureusement? - pas eu le temps d'aller lécher les vitrines).

Nous passons la soirée tous ensemble, Elliot, Maggie, Jille et des amis à eux. Ma journée à Edmonton se termine. Ce fût court, mais intense en rencontres riches et agréables!

mardi 2 août 2011

Un tour de la Gaspésie en trois jours



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Après m'être fait volé ma valise, j'ai tout de même continué mon chemin vers la Gaspésie. Comme tout bon touriste, j'ai suivi la route 132, en bus et en stop (oui, j'ai tout de même continué à faire du stop...). J'ai fait le tour en trois jours seulement, j'avais hâte de revenir me poser un peu à Montréal. Je me suis arrêté à Bonaventure, Percé (pour voir le fameux rocher du même nom) et Cap-aux-os, dans le Parc Forillon.

J'ai été accueilli à Bonaventure par David et Maud, deux québécois de Gaspésie. Ici, c'est la campagne. L'accent est plus prononcé, la culture musicale est très country. David est un grand fan de Cayouche, un chanteur acadien qui raconte des histoires comme "t'as cassé la chaîne de mon tracteur...". Petit extrait:




J'ai continué ma route en bus jusqu'à Percé où j'ai pris un bateau pour faire le tour du fameux rocher du même nom et de l'île de Bonaventure peuplée de fous de Bassan et autres colonies d'oiseaux. J'ai repris la route en stop car il n'y a pas de bus en fin d'après-midi. Mon objectif était de rejoindre l'auberge internationale de Cap-aux-os le soir même, soit 95 kilomètres à faire. J'ai tout de même eu un peu peur de ne pas réussir. La nuit était tombée. Heureusement, Claude et sa femme, un couple de Gaspé super sympa, m'ont récupéré dans une station service à quelques mètres de chez eux et ont eu la grande gentillesse de me conduire jusqu'à l'auberge, soit 24 kilomètres plus loin!

Mon trajet de la journée : Bonaventure - Percé - Cap-aux-os.

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Le jour suivant, j'ai fait une petite randonnée dans le Parc National de Forillon. Le parc est considéré comme la limite nord de la chaîne montagneuse des Appalaches qui s'étend de l'Alabama (sud-est des Etats-Unis) à la Gaspésie. Du haut du belvédère, la vue sur la vallée est tout simplement splendide. En redescendant, je me suis trouvé une petite plage dépeuplée où je me suis baigné pour conclure la journée. J'ai pris l'Orléans Express en fin d'après-midi pour rejoindre Montréal, soit 14 heures de bus plus tard...

samedi 30 juillet 2011

Stop. Stop!

Je voulais visiter le village historique acadien, situé à Caraquet, dans la péninsule acadienne du Nouveau Brunswick. Les pouvoirs publics ne semblent pas encourager les visites : les transports publics sont absolument inexistants et aucune navette ne circule entre le village historique et la ville la plus proche, Bathurst. Et, c'est un comble, la compagnie de bus "Acadian Bus" ne circule même pas en péninsule acadienne.

J'ai donc pris un billet de bus pour Bathurst. Il me restait à trouver comment effectuer les 45 minutes de route supplémentaires pour atteindre Caraquet. Le stop devrait être facile m'avait-on dit. A la sortie du bus, j'ai trouvé une voiture qui m'a déposé sur une route à destination de Caraquet. La destination était la bonne, mais le lieu peut-être pas idéal. Me voilà sur le bas-côté d'une voie rapide, où les voitures roulant à 100 km/h ne veulent certainement pas prendre le risque de s'arrêter.

Après trente minutes de marche sous un soleil de plomb, voyant passer de grosses voitures presque vides, je commence à désespérer. Soudain, une voiture s'arrête. Je lis : "Agent de conservation du Nouveau-Brunswick". Mince alors, me voilà bon pour une amende? Pas du tout.
- Tu vas où?, me dit le chauffeur avec son accent acadien.
- Caraquet.
- Ok, monte.
Me voilà embarqué avec Claude, responsable de la zone Tracadie-Sheila/Bathurst. Il m'explique que "sa job" consiste à faire respecter la loi sur la nature. Il vérifie entre autres les permis de chasse. Un "blanc" doit en posséder un pour être autorisé à transporter une bête morte. Un "indien" peut en revanche transporter quatre ou cinq orignaux sans être inquiété. C'est un des avantages accordés aux autochtones. Mais c'est la porte ouverte au braconnage et à la revente illégale. Les "peuples premiers , qu'on dit maintenant" revendent sous le manteau pour se faire de l'argent de poche afin d'acheter de l'alcool et de la drogue, m'explique Claude.
J'ai également eu droit au chapitre de la guerre anglais/français qui semble être encore très présente. Il m'explique qu'il refuse de répondre aux mails adressés en anglais. Le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue. Cela signifie que tous les services publics (provinciaux inclus) doivent être offerts dans les deux langues. Il le sait bien.
La voiture est truffée d'électronique. Ils étaient 13 agents il y a 10 ans. Ils ne sont plus que 4 aujourd'hui pour couvrir la même zone. Pour Claude, son nouvel ami informatique est en partie responsable. La vie semble dure par ici. Les emplois disparaissent, les gens s'appauvrissent, les jeunes migrent vers les villes. Pour les inciter à revenir y vivre, la Province promet de rembourser la moitié de leur prêt étudiant.

Après 35 minutes de route, mon chauffeur me dépose à un carrefour et part dans le sens opposé. "Te voilà à 7 kilomètres de Caraquet". Merci Claude!
Finalement, ma première expérience de stop s'est bien passée. Alors je tend à nouveau mon pouce. Je ne dois laisser passer qu'une dizaine de voitures avant qu'une autre s'arrête. Trois jeunes m'invitent à monter dans leur "char".

Je m'assois à l'arrière, à côté d'un certain David. J'ai oublié les noms des deux autres. Ils ont 19 ans. Le passager avant ouvre une fiole de rhum et la tend au conducteur qui en siffle quelques gorgées puis appuie sur l'accélérateur et pousse la musique à fond. Nous voilà à 120 km/h sur une route limitée à 50 km/h. Il double sur une ligne blanche, dépasse à droite sur la banquette, slalome, klaxonne… Je ne savais plus très bien si j'étais dans une voiture ou dans un wagon de grand-huit. On parle un peu, tous semblent défoncés, ou bourrés, ou les deux. Le trajet semble sans fin. Ce ne sont pourtant que quelques kilomètres. D'un coup, on ralentit. "Il y a des flics dans le coin". Effectivement, nous dépassons un poste de police.

La voiture de l'enfer s'arrête un peu plus loin devant une station service Petro-Canada. "On te débarque ici?". Je salue tout de même mes compagnons avant de sortir, rassuré et heureux d'être toujours en vie. Je rappelle au chauffeur que j'ai ma valise dans le coffre. Il l'ouvre depuis son siège et je me dirige donc vers l'arrière. Je sens tout de même quelque chose de bizarre. Je laisse ma portière ouverte en me disant que cela le retiendra de partir. Naïf. Je n'ai pas le temps de poser la main sur mon sac que la voiture détale. Porte et coffre se ferment avec l'accélération. J'ai d'abord pensé qu'ils voulaient faire une blague. Une blague de gamin. Une blague très conne. Une blague qui n'est plus drôle!
Ils ne reviennent pas.

J'appelle Cédric, mon hôte à Caraquet, et lui explique la situation. Il me conduit au poste de police que j'avais aperçu afin d'effectuer un signalement. En voilà une situation bizarre pour un premier contact!

Nous apprenons le jour suivant que les gamins auraient déposé la valise devant un commerce quelques 500 mètres plus loin. Elle n'y est plus.

Je repars de Caraquet le jour d'après, le bagage léger.

mercredi 27 juillet 2011

Panaché d'accents acadiens

J'ai passé la journée au "Pays de la Sagouine", au Nouveau-Brunswick. Ce parc à thème met en scène des personnages fictifs acadiens. Les scènettes et les musiques racontent avec humour et beaucoup d'entrain (même si elle n'est pas toujours joyeuse) l'histoire de l'Acadie.
J'ai approché une actrice, dont le nom de scène est Mathilda, pour lui demander de me (re)faire une démonstration d'accents. Voici donc quelques exemples du français que l'on peut entendre en Acadie du New-Brunswick, de Nouvelle-Ecosse et du Québec.
D'un village à l'autre, l'accent diffère. Mais la langue reste proche de celle parlée par les ancêtres immigrés il y a près de 400 ans, plus ou moins influencée par l'anglais. Certains accents se retrouvent également encore dans les campagnes françaises; ma grand-mère parle comme les acadiens de Meteghan! :-)



Les villes en question sont séparées par plusieurs centaines de kilomètres. Jetez un oeil sur la carte ci-dessous pour vous en rendre compte. Cliquez sur les points bleus pour retrouver le nom des villes.

Afficher Panaché d'accents acadiens sur une carte plus grande

dimanche 24 juillet 2011

Road trip en Nouvelle-Écosse

Voyager au Canada sans voiture, c'est un peu mission impossible. J'ai donc loué une voiture à Halifax. Ma route : le tour de la Nouvelle-Ecosse.


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Je n'étais pas vraiment d'humeur à voyager seul. J'ai passé quelques annonces et trouvé des compagnons de route : deux jeunes allemandes.

Le temps n'était pas de la partie. Brume, pluie, températures basses (jusqu'à 10 degrés…). Mais cela donne au paysage un joli cachet mélancolique. Nous avons suivi la côte Est vers le Nord jusqu'au Cap Breton pour emprunter le fameux Cabot Trail, du nom de l'explorateur John Cabot, arrivé sur ces terres à la fin du XVe siècle.
Le paysage du Nord de la Nouvelle Ecosse fait un peu penser à la Bretagne, mais en plus grand : sa mer, ses roches déchirées, sa verdure… et sa brume évidemment. On avait prévu de pique-niquer le premier jour. C'est bien ce qu'on a fait, au bord de l'eau et sous la pluie.

J'aime bien conduire sur ces routes qui semblent mener nulle part. "Fin de la route à 500 mètres" indique un panneau. Oh, alors ça est, nous y sommes? Mais où? Trente minutes d'attente et "nulle part" se transforme en de l'autre côté de la rive. Il nous a simplement fallu prendre un bac pour continuer.
Les gens ici sont adorables. Une des deux allemandes, Sandra, a oublié son sac sur le bateau. Retour donc au point de débarquement! Mais le bac était déjà reparti. Le passeur a gentiment fait un aller-retour simplement pour nous rendre le sac! Il s'appelle Miles. Allez, devinez son surnom…. c'est "kilomètre". Drôle non? Il fait des "shifts" de 12 heures, de 8 heures le matin à 8 heures le soir. Je ne sais pas si je vais rester travailler au Canada finalement… :-)

Nous avons continué notre route jusqu'à St Peters où nous avons passé la nuit dans la voiture. Nous avons plutôt bien choisi notre spot, nous étions entourés de lucioles, je n'en avais jamais vu autant! C'était vraiment comme dans un dessin animé, des centaines de petits points lumineux virevoltaient autour de nous, c'était magique!
La voiture n'était pas bien confortable. Heureusement, cela n'a pas été toujours le cas. Nous avons également expérimenté un mini-chalet sur le bord de la falaise de Meat Cove. J'aime ces maisons en bois, c'est agréable et ça tient chaud. Ah oui, c'est l'été mais il fait 16 degrés ici. En pleine journée.
Le restaurant du camping nous a servi des spécialités bien évidemment accompagnées de "french fries". On pouvait entendre le gras de la friture depuis la salle du restaurant. On aurait pu le confondre avec un jaccuzzi quand le cuisto a jeté les frites dans l'huile. Il m'a fallu quelques heures pour mon corps assimile cette surdose. D'autant que mon médecin m'a recommandé de limiter mes apports en matières grasses…

C'est assez étrange la manière dont les canadiens s'essaient à valoriser leur histoire. J'ai parfois l'impression qu'ils ont honte de ne pas avoir de villes âgées de plus de quatre siècles. Alors tout détail est transformée en une "grande page de l'histoire du Canada", comme le site de l'antenne de Marconi, à Glace Bay. Certes il a eu un rôle important dans l'histoire des télécommunications sans fil mondiales mais le site en tant que tel a un intérêt assez limité…
A Louisbourg néanmoins, nous avons visité une intéressante reconstitution du village fortifié mettant en scène le mode de vie des français installés ici dans la première moitié du XVIIIe siècle.

De village en village, nous avons pu goûter à la culture de la Nouvelle-Ecosse. En passant au Gaelic College of Celtic Arts and Culture, j'ai acheté un CD de musique gaélique, histoire de se mettre dans l'ambiance sur la route. A Chéticamp, nous avons diné "acadien" et assisté à un Ceilidh, sorte de rassemblant populaire de musique et de danse irlandaise. Et cela a continué le soir même, chez notre hôte, Peter, à Margaree. Nous l'avons rencontré dans un marché de producteurs locaux. Il nous a gentiment convié à une fête chez lui et à rester dormir. Nous y avons retrouvé les deux musiciennes de l'après-midi et un autre couchsurfer, Lewis, joueur de fiddle (violon folk). Une dizaine de personnes dansaient dans la cuisine, c'était surréaliste mais excellent!

De la musique, nous avons pu également en écouter sur la côte sud, à Clare, zone francophone acadienne. En tant que français, cela m'intéressait de découvrir la francophonie de Nouvelle Ecosse. Nous nous sommes arrêtés devant la seule salle culturelle de la French shore, histoire de vérifier le programme. Par chance, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue. Cool, il se passe quelque chose! Je vais prendre des renseignements. On m'invite carrément à assister à ce concert, réservé normalement aux étudiants étrangers en immersion francophone de l'Université Ste Anne, située juste à côté. Super! Nous avons pu voir le groupe "Grand dérangement", très réputé dans la région. Leur nom fait référence à l'expulsion des acadiens de Nouvelle Ecosse par les forces britanniques en 1755. Fiddle, guitare, basse, batterie et danse podorythmique composent ce groupe de musique acadienne celtique folk. J'ai adoré!

Dans le Sud, nous nous sommes bien évidemment rendus à Peggy's Cove, dont le phare apparait sur toutes les cartes postales de la province. Lunenburg est une petite ville portuaire dont l'architecture est classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. A Canning, nous avons été hébergé par un professeur de littérature américaine. Il a pris le temps de nous faire visiter la région, en particulier les plus hautes marées du monde (Halls Harbor, dans la baie de Fundy) et les falaises de glaise rouge du Parc national de Blomidon. Retour à Halifax le vendredi 22 juillet.

Au total, nous aurons parcouru près de 2300 kilomètres en Nouvelle Ecosse. Un voyage un peu fatigant, mais un plaisir des yeux agrémenté de belles rencontres!

dimanche 17 juillet 2011

Party de cuisine à Margaree



Les producteurs locaux (peu nombreux) installent leur marché chaque fin de semaine dans un village différent de la région. Ce samedi-là, c'était à Chéticamp, un petit village acadien sur la côte ouest du Cap Breton (Nouvelle Ecosse). J'y suis allé faire un tour et j'y ai rencontré un jeune agriculteur, Peter, ainsi qu'une amie à lui, Nathalie. Au fil de la discussion, ils nous invitent (mes deux compagnons de voyage et moi) à participer à une fête chez lui à Margaree, à quelques kilomètres de là. Il nous propose également de nous héberger pour la nuit. Bien volontiers! Nous serons de la partie!

Nous achetons quelques gâteaux faits maison à une vieille dame à l'accent acadien fort prononcé, puis continuons notre tour du village : un golf, une église, la mer…
La température est basse. Sur les conseils de Nathalie, nous allons fouiller les fripes du sous-sol de l'église. C'est un endroit insolite pour une friperie! Mais bien utile et peu dispendieux. On peut y trouver des manteaux pour 50 centimes.

Nous sommes ensuite allés dans un bar-restaurant local, fameux pour ses après-midi folk. Les soeurs Cassie et Maggie MacDonald s'y produisent ce jour-là. Un fiddle, un piano : voilà de quoi embraser la salle entière, tous âges confondus! Parmi les danseurs, nous apercevons Peter, qui a l'air de connaître les pas sur le bout des orteils!

La nuit tombe. Nous nous rendons chez Pierre. Une vraie "party de cuisine", comme ils disent ici, va avoir lieu. Comme son nom l'indique, la fête a lieu dans la cuisine, tradition héritée de leurs ancêtres qui n'avaient que peu de moyens pour se divertir. Nous retrouvons les soeurs MacDonald, invitées l'après-midi même par Peter à se joindre à Lewis, joueur de fiddle et également couchsurfer !

Et la party de cuisine, c'est aussi l'occasion de prendre des cours de danse folklorique :

samedi 2 juillet 2011

Canada day à Ottawa



Le 1er juillet est jour de fête nationale. J'ai pensé que la capitale, Ottawa, serait le meilleur endroit pour vivre cela. D'autant plus que le nouveau couple royal était attendu en visite officielle pour cette fin de semaine!!
Il est assez simple au Québec de trouver de quoi faire du covoiturage. J'ai donc effectué le voyage Montréal-Ottawa en voiture. Comme rien n'arrive au hasard, mon conducteur, Eric, a reçu une invitation officielle pour présenter devant Kate et William l'association pour laquelle il a été bénévole depuis 10 ans! Il m'a donné en avant-première une répétition de son discours :-)

Arrivé à Ottawa, il me dépose au Musée des civilisations que j'ai pris le temps de visiter pendant près de 5 heures. Oui, je sais je suis lent… Non, en fait, j'aime bien prendre mon temps :-) Le Musée est tellement grand, on pourrait y passer des jours entier! L'histoire du pays est racontée à travers des reconstitutions un peu cheap, mais cela permet de bien comprendre l'histoire des peuples autochtones et l'arrivée des européens.
Au passage, un petit extrait sonore d'une "mamie acadienne", juste pour l'accent (désole pour la mauvaise qualité du son...).

Mamie acadienne by arnaudbaudry

Mes hôtes à Ottawa étaient Austin et Sherwin. Austin travaille comme assistant d'un MP (Member of Parliament). Grâce à cela, j'ai eu la chance immense de voir les festivités d'un point de vue exceptionnel : en haut d'un immeuble officiel faisant face au Parlement! Près de 500.000 personnes étaient attendues pour participer aux animations, assister aux concerts gratuits et évidemment écouter le discours du Prince! Bon, je vous avoue que j'étais un peu loin pour le voir en vrai. Je l'ai vu à la télé, c'est pas si mal.
Le point de vue était également extraordinaire pour assister aux feux d'artifices donnés en cette journée de fierté nationale.
Nous avons terminé la soirée dans un club gay à ciel ouvert, encore une fois sur le toit d'un immeuble!! :-)

Pour finir, voici un court montage au petit goût british...

mercredi 29 juin 2011

Tu t'as-tu vu Montréal?

J'ai quitté la petite ville de Kingston en compagnie d'une femme d'une quarantaine d'année, dans son pick-up déglingué. Pas de coffre, pas de protection, j'avais un peu peur que des affaires s'envolent mais je lui ai fait confiance, elle avait l'air d'avoir l'habitude… Elle m'a parlé en anglais quasi incompréhensible non-stop durant tout le voyage, j'ai dû lutter pour ne pas tomber de sommeil, ses paroles agissant comme un somnifère. Après une heure, je commençais à comprendre son accent et à répondre autre chose que "hum hum yes".
Nous sommes arrivés à Montréal sous une pluie battante qui a trempé ma valise. J'ai été hébergé au total 20 jours par David (ancien ami de Lycée de mon frère), puis par Jean-Gabriel (pur québécois rencontré sur CouchSurfing) et Carlos (mexicain immigré au Canada trouvé également sur CouchSurfing). Merci mes hôtes!!

Je n'ai pas été très assidu sur mon blog pour raconter mon aventure montréalaise, alors je propose simplement un résumé en images légendées. J'ai fait une petite sélection de 144 photos, allez chercher un café avant de commencer! :-)



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Enfin, je partage avec vous une liste de lieux ou de choses à voir/à faire que je recommande. Vous pouvez la compléter en commentant ce post!

Rubrique "je me promène" :
- Rue Sainte-Catherine
- Parc du Mont-Royal (le belvédère pour une vue sur la ville, pique-nique au son des tamtams le dimanche, lac des castors…)
- Vieux Montréal, le Vieux Port et la Tour de l'horloge
- Balade le long du canal Lachine
- Parc La Fontaine
- Le Village gay
- Marché Jean Talon

Rubrique "je me cultive" :
- Festival des Francopholies
- Salle Wilfried-Pelletier : grande salle de concert. J'y ai vu Jeanne-Moreau et Etienne Daho, première partie Pierre Lapointe seul au piano
- Musée des beaux-arts, exposition Jean-Paul Gaulthier
- Le Biodôme : reconstitutions d'écosystèmes canadiens
- Musée Pointe-à-Caillière : histoire de la ville de Montréal
- Festival international de jazz

Rubrique "je sors / je prends un verre" :
- Casa del popolo : soirées dj
- Club La tulipe : musique 80's
- Feux d'artifices de Loto Québec
- Hotel la Montagne : très belle vue sur les toits de la ville en plein centre
- Bar-club le Sky : dans le Village, terrasse ouverte
- La Distillerie (il y en a 3) : cocktails réalisés dans des (grands) bocaux

Rubrique "je mange" :
- St-Viateur : fameux bagel de Montréal
- Chez Schwartz : délicieux sandwich à la viande fumée
- La Banquise : pour des poutines au milieu de la nuit
- Jano's : restaurant portugais
- Frite alors! : chaîne de burgers et poutines
- 5000 ans : excellent restaurant coréen

vendredi 24 juin 2011

Québec city, tabernacle!


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Le 24 juin, c'est la Saint Jean-Baptiste, jour de fête dite "nationale" pour les québécois. En fait, il s'agit d'une fête provinciale (puisque Québec est une province du Canada), mais chuuuut!! Il ne faut le dire trop fort au risque de se faire taper dessus :-)
Bon en fait, la volonté d'indépendance n'est pas vraiment partagée par tout le monde ici. En revanche, la sensation d'être sous-représentés d'un point de vue fédéral et menacés par la langue semble être une racine commune. C'est drôle, un acadien (l'Acadie ne situe pas au Québec mais compte de nombreux francophones) m'a dit la même chose, mais en référence aux Québécois! La question de la langue semble partagée par moult canadiens francophones, c'est donc plus qu'une question québécoise...

Bref, Québec doit être la ville la plus européenne du Canada. Les anciens bâtiments, les fortifications, les petites rues, tout cela fait penser à n'importe quelle ville française un peu ancienne. Et bien, les québécois le savent et ont transformé la ville (ou le vieux centre du moins) en une zone intensément touristique. Mais la beauté et le charme de la ville m'ont fait du bien, et m'ont rappelé Paris. En habitant la capitale, on ne se rend pas forcément toujours compte de ses atouts. Ahhhh, Paris… (là c'est la séquence nostalgie).

J'ai été accueilli à Québec par Taia, une fille très sympa originaire de Marseille. Deux autres couchsurfers étaient là au même moment. Nous sommes allés fêter la Saint-Jean sur les plaines d'Abraham où des concerts gratuits étaient donnés par des chanteurs québécois apparemment fameux ici. Bon, le temps n'était pas vraiment de la partie et je n'ai vu que deux groupes. Celui que j'ai préféré s'appelle "Orange orange". Extrait :



Le deuxième soir, nous avons passé une soirée avec des amies de Taia. Super moment, même si je ne comprenais pas toujours ce qu'elles disaient... Je leur ai demandé de prononcer quelques jurons québécois, à voir ci-dessous. Attention : "tabernacle" se prononce "tabarnak".

samedi 18 juin 2011

Toronto en 2'20''

Petite "carte postale vidéo" de Toronto. Elle compile en 2 minutes 20 une partie de mes activités torontoises.
Starring Mitchell, Danya, Brad, Angelica, Joanna, Alex, Warren, Sheena, Matthew.
Ordre non chronologique.

dimanche 12 juin 2011

Les toits de Toronto

Les torontois et leurs toits, une histoire d'amour. A trois reprises on m'a proposé d'y monter. Cela leur permet probablement de profiter des trois mois de soleil (intense) que leur offre la météo durant l'été. Et se recharger pour l'hiver... Merci à Sameer, Angelica et Greg pour ces visites!

Sameer travaille comme designer dans Kensington Market, le quartier probablement le plus hippie de Toronto. Mais aussi un peu mal famé : dernièrement il y a eu une fusillade en pleine nuit qui s'est soldée par trois hospitalisations. J'ai rencontré Sameer par l'intermédiaire d'une amie d'une amie (merci Naouel!). Nous avons mangé un morceaux dans le quartier chez un délicieux petit épicier sud-américain. On peut y trouver de nombreux autres petits restaurants et bars bobo. Il m'a invité à monter sur le toit de son studio pour admirer la ville. C'était un peu brumeux, mais la vue est magnifique.

Angelica a vécu à London (Ontario...) et s'est installée à Toronto pour travailler dans l'industrie du cinéma. Elle est d'origine chilienne, ce qui m'a permis de parler un petit peu espagnol :-)
Le premier soir était surprenant! Alors qu'elle était toujours au boulot, elle a réuni des amis et colocataires chez elle et nous avons commencé la soirée sans elle. Son voisin a débarqué par hasard et est finalement resté. J'ai improvisé un diner à base de saucisses et de pommes et nous avons bu du vin. Le tout nous a conduit sur le toit à contempler la ville de nuit.

Greg est performer burlesque et photographe. Il travaille aussi dans un magasin le jour car la vie d'artiste ne rémunère par toujours assez... Peut-être 4 ou 5 minutes après mon arrivée, il me propose de monter sur son toit! Décidément, les torontois développent-ils tous cette affection particulière??
Avec quelques voisins, nous y allons sous un grand soleil. L'habitation est un ancien bâtiment industriel reconverti. J'adore ce style. Les graffitis y ajoutent leur touche urbaine.

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mercredi 8 juin 2011

Kingston et les 1000 îles

Tous riaient. Tous ceux à qui j'annonçais avoir l'intention d'aller à Kingston quelques jours riaient. "Cette ville n'a aucun intérêt", "A part l'université et les prisons, il n'y a rien à voir"... Malgré cela, j'y suis allé. Bon, il faut avouer que c'est une toute petite ville, qu'il n'y a pas énormément de choses à voir, mais c'est assez mignon et j'ai fait de belles rencontres. J'ai été hébergé par Rachel et ses colocataires, tous très charmants. J'ai visité le Musée pénitentiaire, modeste mais intéressant. J'ai également loué une voiture avec un autre couchsurfer qui était là au même moment. Nous sommes allés faire une croisière dans les fameuses 1000 îles.

Je vous invite à visionner une sélection de photos et deux vidéos.




Un tour à 360° du château Boldt dans les 1000 îles: (situer le château sur une carte)



Une soirée musicale à Kingston:

mardi 31 mai 2011

De Niagara falls à Niagara-on-the-lake



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Ce qui m'a le plus frappé dans Niagara, ce ne sont pas les chutes, mais la ville. C'est une fête foraine géante. Un alignement de toutes les caricatures américaines. Les chutes, on les a tellement déjà vues en photo qu'elles ne semblent même plus si imposantes au premier abord. Mais en se rapprochant, on entend ce bruit de tonnerre qui nous rappelle la force de la nature. J'ai hésité à prendre le bateau-promène-touristes. Finalement c'est un point de vue assez impressionnant et je le recommande! En particulier par temps ensoleillé, les jeux de lumière sont magnifiques. En revanche, le chemin qui mène derrière les chutes est assez déceptif. On descend en ascenseur jusqu'à un sous-terrain. Deux "trous" dans la roche permettent de voir l'eau qui tombe et se faire éclabousser. Ouais, bon.

Bien que peu sportif, j'ai loué un vélo et suivi le "trail" des chutes jusqu'à la petite ville typique de Niagara-on-the-lake. Le parcours est très agréable. Même si j'en suis revenu avec de terribles coups de soleil, je ne suis pas déçu de la balade. La ville est charmante et pittoresque, le lac est magnifique (mais pollué).

Mon parcours en vélo :

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mercredi 25 mai 2011

Stocks de sauces

Il y a des gens bizarre quand même. Voici ce que l'on peut trouver dans la cuisine de mon hôte:


Il doit avoir peur de manquer.
Je crois que je ne l'ai jamais vu manger autre chose que de la salade.

Et comme si ce n'était pas assez, il y en a d'autres ici :




Petit détail, il stocke ses couverts dans le lave-vaisselle.


Bon, ce n'est pas très intéressant, mais ça me fait dire que les gens sont vraiment bizarres... :-)

mardi 24 mai 2011

Freaky night à Liberty Village

(Petite sélection musicale extraite de cette soirée, pour vous mettre dans l'ambiance...)





Il doit être environ 21 heures quand j'arrive devant l'immeuble de mon hôte. N'ayant pas le code de la porte extérieure et mon téléphone étant hors service, je me retrouve bloqué à l'extérieur. Par chance, une personne, surgie de nulle part, se dirige vers l'immeuble. Je n'ai même pas le temps de lui demander à entrer qu'il m'adresse la parole : "ce doit être moi que tu cherches" me lance-t-il (en anglais). Je me présente, il se présente : Dylan. C'est mon hôte. Je le suis dans l'escalier jusqu'à son appartement. Je le sens également : une vieille odeur de bière et de vin fermenté…

Je ne suis pas plus surpris que ça. Il m'avait prévenu par SMS : "Fini tard la fête hier. Bu toute la journée. Si tu as trouvé un autre hôte, ce sera sans doute plus tranquille. Mais si tu es open-minded, tu es le bienvenu!". Je ne me considère pas comme fermé d'esprit alors j'y suis allé, de toute manière je n'ai pas d'autre lieu ou dormir…

Nous arrivons donc à son appartement, un grand loft avec peut-être 5 mètres sous plafond, une mezzanine, une cuisine américaine (évidemment). Deux lampes de photographe sont allumées et orientées vers le mur. Le lieu est plutôt sombre quand même, mais assez joli. Il me propose de relever mes mails sur son ordinateur pendant qu'il part prendre son bain.

C'est là que les choses bizarres commencent…

La connexion Internet est pénible, je me bats pendant 10 minutes pour relever 2 mails… C'est aussi le temps que mon hôte met à sortir de sa salle de bain. Nu. J'ai dû mal voir. Non, oui, c'est ça, complètement nu. Il traverse le salon sans pudeur pour aller changer la musique. Ok… Que se passe-t-il ici ? Il fait sans doute partie de ces nudistes qui passent leur vie à poil. Bref, j'essaie de me dire que tout ça est normal. Il retourne dans son bain, la musique désormais à fond.

Un long moment s'est écoulé avant qu'il ne sorte à nouveau. Ouf, il est habillé ! Il porte un t-shirt long qui descend jusqu'à mi-cuisse. Assez moulant ce t-shirt. Et sans manche, de simples bretelles. Je mets un certain temps avant de réaliser qu'il s'agit d'une robe !! Il traverse le salon en courant et disparait dans sa chambre, enfin pas complètement puisque je peux l'apercevoir, la mezzanine étant ouverte. La musique tourne toujours à fond. Dylan danse, se déhanche, tout en s'admirant dans un grand miroir mural.

La musique s'arrête, je suis pétrifié. Faut-il que je change moi-même la musique ? Va-t-il redescendre ? Pas le temps de penser, il est déjà en bas, la main sur un nouveau CD. Il a ajouté quelques accessoires pour parfaire son déguisement : un soutien-gorge, une gaine, un ruban noué dans les cheveux et des talons aiguilles ! Il a également changé de robe, la nouvelle est en velours rouge.Afin d'étouffer mon malaise, j'entame la conversation et lui demande pourquoi il fait ça. C'est un "closet transformer" me dit-il, ou quelque chose comme ça. Je vous passe les détails. Il m'explique en gros que ça lui fait du bien. Autant que la première fois, quand il avait 10 ans et venait d'être abandonné par son père.

Nous discutons pendant près d'une heure. Quelqu'un sonne à la porte. Il m'avait dit qu'un second couchsurfer devait dormir chez lui cette nuit là. Ce doit être lui. Quel soulagement ! C'est donc habillé en femme que Dylan va lui ouvrir, maladroitement stable sur ses talons. Rana (c'est son nom) entre dans le salon. Il n'a pas l'air surpris. Bizarre. Dylan l'avait prévenu.Rana est d'origine indienne et a vécu à Halifax. Il vient de terminer un doctorat d'économie et vit désormais en Inde. Il est aussi réalisateur. C'est donc en tant que réalisateur qu'il commence à montrer à notre hôte les rudiments du montage. Mais pour cela, il a besoin de fichiers vidéo. C'est donc tout naturellement que Dylan lui indique un dossier rempli de films téléchargés depuis Internet. Je ne regarde pas vraiment, faisant semblant d'être occupé à plier mon linge. "Alors voilà, là tu coupes les plans, là tu les fais glisser ici, blablabla…". C'est en entendant la bande son que je me rends compte du genre de films utilisés…Ok, ok, ok… Tout est normal, tout est normal. J'essaie de m'en convaincre. Rana nous parle un peu de son activité de réalisateur. Il a fait des documentaires et a atterri dans ce domaine un peu par hasard. Il nous confie qu'il aimerait bien s'expérimenter à d'autres styles, du genre de ce qu'il est en train de monter. Heu attends. En gros, il aimerait bien nous utiliser comme cobaye ! Et Dylan a l'air partant ! Ahhhhhhh !!!!!

Je viens peut-être de tirer un trait sur une carrière d'acteur, mais je décline cette charmante proposition.

La soirée se termine avec plusieurs cigarettes et quelques bières, j'en avais bien besoin !

lundi 23 mai 2011

Week-end "cottage" à Lake of bays

Danya et Brad sont des amis de Mitchell que j'ai également eu l'occasion de rencontrer à Paris l'été dernier. Nous y avons passé d'agréables moments à boire du vin et déguster du fromage - en tant que bon français, je me devais de leur proposer cette expérience ! :-)

Près d'un an après donc, nous nous retrouvons tous les quatre pour un week-end en campagne. Direction : Lake of Bays, à trois heures de route au Nord de Toronto, dans le district du Muskoka. Cette immense étendue d'eau porte bien son nom (le lac aux baies). De privilégiés (et riches) torontois ont installé leur "cottage" (chalet) au milieu des sapins, sur le bord du lac.


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Le lundi 23 mai était "Victoria day" (la fête de la Reine), jour férié en l'honneur de la Reine Victoria, alors souveraine lors de la Confédération canadienne (années 1860).

Nous avons donc passé ce week-end rallongé dans cette magnifique maison de vacances des parents de Danya. Ils nous ont reçus à coups de ballade en bateau, barbecue, jacuzzi et autres activités délicieuses. Merci!
Quelques photos de ce week-end ci-dessous.



La petite promenade dans la forêt s'est soldée par de nombreuses piqûres de moustiques et une morsure de black fly (ces saloperies de petites bêtes sont sans pitié : elles arrachent carrément un morceau de peau pour se nourrir...).

vendredi 20 mai 2011

L'arrivée à Toronto, Mitchell's

Après un vol de 8 heures, une escale d'une heure à Montréal, et un vol saut de puce jusqu'à Toronto, j'ai été accueilli à l'aéroport par Mitchell. Mitchell, je l'ai rencontré l'été dernier, lorsqu'il est venu passé quelques jours en couchsurfing dans l'appartement de la colocation Avenue Gambetta. C'est un joueur de saxo très brillant qui a monté son école de musique : Music as a second language.

Nous prenons donc le bus, le métro et nos jambes sous la pluie, pour aller jusqu'à chez lui. Il habite une très belle et grande maison, à l'américaine. Même s'il a un studio (de musique) en centre ville, il vit toujours chez ses parents, à une trentaine de minutes. C'est une famille très accueillante, immigrée au Canada depuis 3 générations. J'y suis resté trois nuits.

Promenez-vous donc dans le quartier, ça vous donnera une idée de l'endroit :


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