dimanche 11 septembre 2011

Entre plaines et montagnes, une semaine en Alberta

L'Alberta, un grand écart entre les Plaines de l'Est et les imposantes Rocheuses de l'Ouest. Je me suis donné une semaine pour découvrir certains points d'intérêt qui me tenaient à coeur : les hoodoos et les dinosaures à proximité de Drumheller et ses Badlands, la beauté des lacs de montagne non loin de Banff, et, sur la route pour Jasper, les glaciers de Columbia Icefields (avant qu'ils ne disparaissent...).


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Direction Drumheller, le pays des dinosaures
Au matin, Elliott (mon hôte à Edmonton) m'accompagne retirer ma voiture de location. Je prends la route vers le sud. Entre Edmonton et Drumheller, les plaines sont reines. On arrive en fin d'été mais la lumière reste intense et la chaleur écrasante. Je roule plusieurs centaines de kilomètres, traversant des champs à perte de vue sur des chemins plus ou moins asphaltés, rencontrant ça et là des ranchs, des lacs, du bétail, des pompes à pétrole (beaucoup)... L'Alberta constitue la deuxième réserve de pétrole mondiale après l'Arabie Saoudite. Autant dire que ce n'est pas vraiment la Province la plus écolo. L'économie de l'or noir est essentielle au développement de la Province, et du pays.

Au détour d'un virage, les plaines se transforment en un instant en un profond ravin. L'effet est saisissant. Cette cicatrice béante transperce l'Alberta de nord en sud. Nous sommes dans les Badlands. Le paysage semble lunaire, les roches agonisent à l'air libre, le climat est rude (-35° en hiver, +35° en été). Drumheller se vente être la "capitale mondiale des dinosaures". L'érosion provoquée à l'époque glaciaire a en effet creusé la roche pour laisser apparaitre des milliers de fossiles dont de nombreux restent encore à découvrir et à étudier. En suivant la route au nom marketé de "Dinosaur Trail", on arrive, au milieu d'un décor désertique, au Royal Tyrrell Museum of Paleontology qui affiche la plus grande collection de squelettes de dinosaures au monde. Entre fossiles et reconstitutions, la richesse du Musée vaut le détour.

Plus au sud, on peut admirer des "hoodoos", ces piliers de roche tendre façonnés par les éléments naturels, coiffés d'une couche de roche dure qui les protège d'une érosion trop rapide. Je suis presque seul sur le site. La nuit tombe. Je profite du spectacle et contemple la beauté de la nature.

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Des prairies aux montagnes
Je reprends la route en direction de Calgary, où je ne passe finalement que très peu de temps car la ville ne me semble pas d'un grand intérêt. Le soleil couchant découpe dans le ciel le relief de la chaîne montagneuse. J'ai hâte d'entrer dans les Rocheuses ! Je continue donc mon chemin jusqu'à Jasper où je trouve un petit coin tranquille pour dormir.

Au matin, je me promène sur le sentier Fenland. Je ne croise que quelques écureuils et quelques coureurs. C'est bon d'être seul, de prendre son temps, de respirer et écouter la nature. Je vide mon esprit des pensées anxiogènes, je me sens bien. Je suis content d'être ici, loin de tout, proche de moi-même.

À Banff, j'ai fait la rencontre de Sebastian, un chilien également inscrit sur couchsurfing.org. Il me fait découvrir les lacs environs, le fameux Lake Louise et son étonnant bleu turquoise, et le moins connu lac Minnewanka, à quelques minutes de route de Banff. Je pratique un peu mon espagnol que j'ai perdu depuis mon départ de Paris.

J'aime la tombée de la nuit. Le ciel s'habille de toutes les couleurs. J'observe les variations subtiles de couleur. Je suis subjugué par la beauté de la montagne.

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Sur la route des glaciers
Au petit matin, la lumière est douce, le calme règne tout autour de moi. La brume est toujours là par endroits. Je prends quelques photos en guise de petit déjeuner et continue mon chemin sur la "Promenade des glaciers". Les occasions sont nombreuses de s'arrêter et d'admirer la beauté des montagnes.

Après plusieurs heures, j'arrive au pied du glacier Columbia. En fait, la partie visible depuis la route s'appelle Athabasca Glacier, une langue de glace de six kilomètres de long et un de large. Un guide fait embarquer un groupe de touristes dans une énorme autoneige aux roues presque aussi hautes que moi. La montée s'effectue lentement, mais sûrement. Le guide prodigue des informations sur la formation et l'utilité des glaciers, et commente les formes géologiques qui nous entourent. C'est assez excitant de se dire que l'on va marcher sur l'un des plus gros glaciers en dehors du cercle Arctique ! Pour éviter tout risque de tomber dans une crevasse, le chemin est rebalisé chaque jour en fonction des mouvements de glace. Je pose un pied sur le glacier. J'ai l'impression d'accéder à un autre monde. L'air froid me mord le visage, quand le soleil me brûle la peau. Je marche un peu dans la zone autorisée et prends quelques photos. À mon retour, je poursuis ma découverte du glacier le long d'un sentier me conduisant le long des moraines (ces montagnes de pierres poussées par l'avancée du glacier) et à l'extrémité de la langue de glace. L'effet du réchauffement climatique est bien visible, chaque année le glacier se rétracte et son activité diminue...

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Jasper, dernière rando avant Vancouver
Je continue ma route vers Jasper. Après quelques nuits (froides) dans la voiture, je décide de trouver une auberge. La seule ayant encore des places n'a pas l'eau courante. Dommage, moi qui comptais me réchauffer avec une bonne douche. Mais bon, un vrai lit et un toit, c'est mieux que rien. J'y rencontre deux français, Léa et Julien, avec qui je vais faire une balade le long du Canyon Maligne. J'emprunte ensuite le tramway aérien pour escalader le mont Whistlers surplombant la ville de Jasper. Je m'offre une petite randonnée en altitude sur des roches dépourvues de végétation. Encore une fois, j'apprécie ce temps passé avec moi-même en connexion avec la nature. Je redescendant tranquillement, l'esprit reposé.

Je reprends le train depuis Jasper à 14h30, pour la dernière section de mon voyage.
Arrivée prévue à Vancouver : 9h42 le lendemain matin.

1 commentaire:

  1. salut Arnaud, super récit! très bien écrit!
    Ça donne envie, normalement on essaiera d'y aller cet été dans les rocheuses :)

    Ed

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