dimanche 24 juillet 2011

Road trip en Nouvelle-Écosse

Voyager au Canada sans voiture, c'est un peu mission impossible. J'ai donc loué une voiture à Halifax. Ma route : le tour de la Nouvelle-Ecosse.


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Je n'étais pas vraiment d'humeur à voyager seul. J'ai passé quelques annonces et trouvé des compagnons de route : deux jeunes allemandes.

Le temps n'était pas de la partie. Brume, pluie, températures basses (jusqu'à 10 degrés…). Mais cela donne au paysage un joli cachet mélancolique. Nous avons suivi la côte Est vers le Nord jusqu'au Cap Breton pour emprunter le fameux Cabot Trail, du nom de l'explorateur John Cabot, arrivé sur ces terres à la fin du XVe siècle.
Le paysage du Nord de la Nouvelle Ecosse fait un peu penser à la Bretagne, mais en plus grand : sa mer, ses roches déchirées, sa verdure… et sa brume évidemment. On avait prévu de pique-niquer le premier jour. C'est bien ce qu'on a fait, au bord de l'eau et sous la pluie.

J'aime bien conduire sur ces routes qui semblent mener nulle part. "Fin de la route à 500 mètres" indique un panneau. Oh, alors ça est, nous y sommes? Mais où? Trente minutes d'attente et "nulle part" se transforme en de l'autre côté de la rive. Il nous a simplement fallu prendre un bac pour continuer.
Les gens ici sont adorables. Une des deux allemandes, Sandra, a oublié son sac sur le bateau. Retour donc au point de débarquement! Mais le bac était déjà reparti. Le passeur a gentiment fait un aller-retour simplement pour nous rendre le sac! Il s'appelle Miles. Allez, devinez son surnom…. c'est "kilomètre". Drôle non? Il fait des "shifts" de 12 heures, de 8 heures le matin à 8 heures le soir. Je ne sais pas si je vais rester travailler au Canada finalement… :-)

Nous avons continué notre route jusqu'à St Peters où nous avons passé la nuit dans la voiture. Nous avons plutôt bien choisi notre spot, nous étions entourés de lucioles, je n'en avais jamais vu autant! C'était vraiment comme dans un dessin animé, des centaines de petits points lumineux virevoltaient autour de nous, c'était magique!
La voiture n'était pas bien confortable. Heureusement, cela n'a pas été toujours le cas. Nous avons également expérimenté un mini-chalet sur le bord de la falaise de Meat Cove. J'aime ces maisons en bois, c'est agréable et ça tient chaud. Ah oui, c'est l'été mais il fait 16 degrés ici. En pleine journée.
Le restaurant du camping nous a servi des spécialités bien évidemment accompagnées de "french fries". On pouvait entendre le gras de la friture depuis la salle du restaurant. On aurait pu le confondre avec un jaccuzzi quand le cuisto a jeté les frites dans l'huile. Il m'a fallu quelques heures pour mon corps assimile cette surdose. D'autant que mon médecin m'a recommandé de limiter mes apports en matières grasses…

C'est assez étrange la manière dont les canadiens s'essaient à valoriser leur histoire. J'ai parfois l'impression qu'ils ont honte de ne pas avoir de villes âgées de plus de quatre siècles. Alors tout détail est transformée en une "grande page de l'histoire du Canada", comme le site de l'antenne de Marconi, à Glace Bay. Certes il a eu un rôle important dans l'histoire des télécommunications sans fil mondiales mais le site en tant que tel a un intérêt assez limité…
A Louisbourg néanmoins, nous avons visité une intéressante reconstitution du village fortifié mettant en scène le mode de vie des français installés ici dans la première moitié du XVIIIe siècle.

De village en village, nous avons pu goûter à la culture de la Nouvelle-Ecosse. En passant au Gaelic College of Celtic Arts and Culture, j'ai acheté un CD de musique gaélique, histoire de se mettre dans l'ambiance sur la route. A Chéticamp, nous avons diné "acadien" et assisté à un Ceilidh, sorte de rassemblant populaire de musique et de danse irlandaise. Et cela a continué le soir même, chez notre hôte, Peter, à Margaree. Nous l'avons rencontré dans un marché de producteurs locaux. Il nous a gentiment convié à une fête chez lui et à rester dormir. Nous y avons retrouvé les deux musiciennes de l'après-midi et un autre couchsurfer, Lewis, joueur de fiddle (violon folk). Une dizaine de personnes dansaient dans la cuisine, c'était surréaliste mais excellent!

De la musique, nous avons pu également en écouter sur la côte sud, à Clare, zone francophone acadienne. En tant que français, cela m'intéressait de découvrir la francophonie de Nouvelle Ecosse. Nous nous sommes arrêtés devant la seule salle culturelle de la French shore, histoire de vérifier le programme. Par chance, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue. Cool, il se passe quelque chose! Je vais prendre des renseignements. On m'invite carrément à assister à ce concert, réservé normalement aux étudiants étrangers en immersion francophone de l'Université Ste Anne, située juste à côté. Super! Nous avons pu voir le groupe "Grand dérangement", très réputé dans la région. Leur nom fait référence à l'expulsion des acadiens de Nouvelle Ecosse par les forces britanniques en 1755. Fiddle, guitare, basse, batterie et danse podorythmique composent ce groupe de musique acadienne celtique folk. J'ai adoré!

Dans le Sud, nous nous sommes bien évidemment rendus à Peggy's Cove, dont le phare apparait sur toutes les cartes postales de la province. Lunenburg est une petite ville portuaire dont l'architecture est classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. A Canning, nous avons été hébergé par un professeur de littérature américaine. Il a pris le temps de nous faire visiter la région, en particulier les plus hautes marées du monde (Halls Harbor, dans la baie de Fundy) et les falaises de glaise rouge du Parc national de Blomidon. Retour à Halifax le vendredi 22 juillet.

Au total, nous aurons parcouru près de 2300 kilomètres en Nouvelle Ecosse. Un voyage un peu fatigant, mais un plaisir des yeux agrémenté de belles rencontres!

1 commentaire:

  1. J'adore tes photos de nouvelle écosse, les gens ont l'air sympa, naturels, et les paysages sont grandioses.

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